Land of wonder

Nous avions le choix entre le GR normal et la variante par le Monte d'Oro, beaucoup plus longue. Nous étions informés d'un risque important d'orage, et la variante est mal balisée après le sommet du Monte d'Oro. De plus, cette variante permet d'accéder aux magnifiques Pozzis di Bastelica, que j'ai eu l'occasion de voir il y a deux ans. Mon seul regret est de ne pas avoir vu les paysages lunaires du Monte d'Oro. 

Nous suivons un chemin de sous-bois jusqu'à croiser une route. On passe ensuite quelques ruisseaux jusqu'à notre arrivée au plateau du Ghjalgone. A partir de là, je reconnais le chemin de ma petite rando d'il y a deux ans. Après avoir passé le plateau, il faut prendre le chemin qui grimpe vers les bergeries des Pozzi si l'on veut accéder aux pozzines. Mais nous, nous descendons. Nous traversons une passerelle au fond du vallon et nous croisons un monument ; l'ex arbre le plus grand de Corse, qui a été foudroyé il y a quelques années. 

Nous quittons le col de Verde par un sentier qui devient vite très raide, puisant beaucoup dans nos réserves. Nous levons les yeux au passage d'un Rafale, que j'entrevois entre les branches. Nous finissons par quitter la forêt et débouchons dans un paysage Tolkien-esque. Nous poursuivons notre route sur un chemin souvent humide, où il n'est pas rare de croiser des salamandres. Ce ne fut malheureusement pas le cas cette année. Nous finissons par arriver au col de Verde, où se trouve une buvette et un gîte d'étape.  

Nous finissons par une ascension à découvert jusqu'à la bocca d'Oru. Un topoguide (inutilement surchargé en infos inutiles!) nous annonce un panorama de rêve, depuis lequel nous avons vue sur l'Italie par temps dégagé. Nous l'avons bien imaginé... Car la météo en a décidé autrement.

Prati, nous arrivons ! Les nuages entrent, le paysage devient très fantomatique. Le site de Prati est bien dégagé lorsque nous arrivons mais le tonnerre gronde. Nous installons rapidement nos tentes (Miracle! mes douze piquets se plantent tous seuls dans la pelouse, ma tente n'a jamais été aussi belle). C'est un bonheur de m'allonger dans l'herbe. Nous jouons aux cartes un moment jusqu'à ce que les nuages commencent sérieusement à rentrer. 

De la grêle, de nouveau. L'orage n'a pas été aussi fort que la veille mais assez pour qu'il y ait eu une infiltration par le sol dans ma tente. Nous observons les pauvres randonneurs du Monte d'Oro arriver sous la grêle. 

Nous nous installons sur les tables à côté de la cuisine du bivouac pour manger la brandade de morue lyophilisée. Ce sera une nuit froide et humide. 

Nous repassons devant cette inscription une dernière fois avant de nous engouffrer, les sacs lourds presque comme au premier jour, dans la partie sud du GR 20. 

Nous nous remotivons à coup d'imitations de Gollum et de chants à tue-tête. Nous grimpons dans la forêt sur un chemin bien large dans un premier temps. Puis nous empruntons un sentier bien plus étroit. 

Nous finissons par arriver à la belle bocca Palmente. Nous voyons l'étang d'Urbino et, perdue dans la brume, la côte est de la Corse. 

Nous débouchons sur une route, à partir de laquelle nous rejoignons la station de ski d'E Capannelle. Bonne nouvelle, le prix du bivouac est moins cher ! Environ 6€... Nous nous installons tranquillement et profitons des tables pour nous reposer et manger tranquillement. Mais l'orage que l'on a évité tant de fois approchait. Ce fut de la grêle. Heureusement pour nous, nous jouions aux cartes dans la salle de restauration. J'ai tenté de me promener sous la grêle mais j'ai vite fait demi tour !